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Pour connaître les silos à grain

Un nouvel objet patrimonial

Contribution au colloque « Patrimoine et patrimonialisation » – Colloque 2005 – UQAM

Le premier silo français, l’émergence d’un nouvel objet patrimonial

Introduction

Les premiers silos agricoles français sont associés aux nombreuses thématiques du XXème siècle : la révolution agricole, le commerce, l’Architecture Moderne, la politique, les techniques de construction, etc. Après l’admiration qu’il suscite entre les années 1930 à 1950, le silo devient un outil banal, usuel, et sombre peu à peu dans l’indifférence.

Or, depuis quelques années, ces silos historiques sont menacés de disparaître, suite à l’application des nouvelles normes instituées par l’Arrêté Voynet. Plusieurs édifices emblématiques ont ainsi été démolis dans une indifférence très révélatrice de la méconnaissance de ce patrimoine par le public, le silo étant considéré généralement comme une « plaie dans le paysage » ou comme dangereux pour les risques d’explosion qu’il présente.

Les menaces de destruction mais, aussi, les changements conjoncturels, la nouvelle crise agricole plus précisément, ont cependant suscité des réactions des observateurs. Le regard porté sur ce bâtiment, par une minorité de personnes, change. Émerge un sentiment patrimonial à son égard.

Or, ce sentiment prend un sens différent selon les observateurs : architecte des Bâtiments de France, historiens, professionnel du secteur agricole, professionnels du tourisme, amoureux du paysage, etc. Patrimoine architectural, urbain, paysager, rural ou héritage familial ou professionnel, l’exposé se propose d’étudier les diverses entrées par lesquelles le silo acquiert aujourd’hui une reconnaissance historique. Mais, reste que le silo encoure de graves périls, preuve en est la destruction récente d’un des plus beaux silos de la Région Centre, l’année dernière. La sensibilisation du public arrivera-t-elle à temps pour sauver ce patrimoine trop récent ?

L’exposé qui suit adopte une logique chronologique pour mieux montrer l’émergence d’une prise de conscience de la valeur patrimoniale de cette catégorie d’édifices.

Du strict point de vue méthodologique, cette note est le résultat d’observations et de rencontres faites pendant plusieurs années de recherche sur ce thème, en France. L’étude entreprise alors se concentrant sur huit départements du bassin parisien, cet exposé ne possède pas un caractère exhaustif ni universel.