1929-1936, Les premiers silos
La période 1929-1936 voit l’apparition des premiers silos à grain. Elle est marquée par leur découverte par les groupements agricoles, les architectes et les Ingénieurs du Génie Rural. C’est la période d’expérimentation.
Le silo naît de la crise
En 1929, le silo n’ « existe pas » dans le monde agricole. C’est le temps du négoce qui prospère depuis 1850 et le règne du magasin à sacs.
Dès 1927, survient la crise de mévente du blé plonge l’agriculture dans le marasme.
Le négoce est accusé de profiter de cette crise pour pratiquer une spéculation à la baisse au détriment de l’intérêt des producteurs.
En effet, le secteur des céréales est un des derniers secteurs de l’agriculture à ne pas disposer d’un regroupement de défense professionnel. Autrement dit, « c’est la faute à l’individualisme de l’agriculteur » qui n’est pas organisé et se trouve seul face à un réseau négoce structuré..
Une expérience économique !
En 1932, parmi d’autres tentatives pour remédier à la crise de mévente, le gouvernement et les associations agricoles tentent une expérience économique : le stockage et la vente échelonnée pour contrôler le cour du blé sur le marché.
Les coopératives agricoles sont créées afin d’organiser la collecte du blé sur le territoire.
Les premiers silos sont financés par l’Etat à hauteur de 33% des dépenses.
Entre 1932 et 1936, les coopératives et syndicats agricoles, soutenus par le gouvernement, vont faire construire plus de 170 silos dans le pays.
Un édifice nouveau !
Le silo est ressenti comme un édifice nouveau :
- Il n’existe pas en tant qu’édifice autonome ;
- Il n’y a pas de référents dans les campagnes.
- D’un point de vue technique : personne ne sait s’il peut assurer une bonne conservation des grains.
D’un point de vue conceptuel, les responsables des organisations agricoles, les ingénieurs et architectes ne savent ni comment traiter les plans, ni quelle forme lui donner, ni comment organiser les espaces de travail.
La recherche de modèles
Pour répondre à ces questions, les dirigeants vont se mettre en quête de modèles à l’étranger comme en France. Ils ne cherchent pas à imiter les exemples prestigieux du grand commerce mais auprès de groupements soumis à des problématiques voisines. Leurs questions sont pragmatiques : conservation, capacités, équipement, ramassage, etc. Les visites entre groupements sont nombreuses.
Ces voyages et ces missions d’étude sont décisifs. Ils ont un impact immédiat sur les premiers silos et dessinent les grands traits des édifices projetés.
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